Ferdydurke, Witold Gombrowicz

Gallimard, 1998

Livre culte de l’écrivain polonais Witold Gombrowicz, écrit avant la guerre, roman existentialiste avant l’existentialisme. C’est l’histoire grotesque d’un monsieur qui devient un enfant parce que les autres le traitent comme tel. Ferdydurke voudrait démasquer la Grande Immaturité de l’humanité.

Paru pour la première fois en 1937, ce roman est une ode à l’adolescence, surprenante par son originalité, sa profondeur et son actualité. Véritable critique de la modernité et des conventions sociales, c’est une lecture aussi déconcertante qu’enrichissante, un grand classique de la littérature européenne, et certainement mon roman préféré !

Nathan

La Très Catastrophique Visite du Zoo, Joël Dicker

Rosie & Wolves, 2025

À la veille de Noël, une visite scolaire dans un zoo tourne à la catastrophe.
Que s'est-il passé exactement ? Les parents de Joséphine, qui participait à cette sortie et qui semble être l'une des protagonistes de cette affaire, sont bien déterminés à le découvrir.
Dans cette quête de vérité, on comprend peu à peu qu'une catastrophe n'arrive jamais seule. Les apparences sont trompeuses et le récit des évènements va prendre une tournure que personne n'était près d'imaginer.

Joël Dicker prend un pari osé avec cette nouvelle enquête. Si vous appréciez les histoires basées sur « l’effet papillon », foncez ! Ici nous sommes entrainés d’une action à l’autre par des détectives en herbe, scolarisés au sein d’une école « spéciale ». Sous couvert d’un ton léger, on y parle notamment inclusion et démocratie. D’ailleurs, êtes-vous plutôt pizza ou brocoli ?

Giulia

Racines de Lou Lubie,

Delcourt, 2024

On n'est jamais content de ses cheveux : Rose, qui a les cheveux crépus, rêve de les avoir lisses. Pour se conformer aux normes sociales, elle sera prête à tout, quitte à gommer son identité métissée. Entre enquête de société et récit de vie, une BD riche et touchante qui parle de sexisme, de racisme, d'héritage et d'acceptation de soi.

En quoi le quotidien d’une jeune femme qui a les cheveux crépus ou frisés est-il bien moins facile à vivre que celui d’une femme aux cheveux lisses, dans notre société contemporaine ? Lou Lubie réussit, avec un humour réjouissant, à nous passionner pour ses recherches autour du cheveu, tout en nous en apprenant beaucoup sur l’Histoire coloniale et notre société de l’image. Une bande dessinée située dans le rayon adolescents mais qui s’adresse aussi aux adultes !

Elodie

Cette nuit-là au musée…, Isabelle Simler

Editions courtes et longues, 2016

Mais que se passe-t-il la nuit quand tout le monde a quitté le musée ? Tout est immobile jusqu'à ce qu’un papillon jaune échappé d’une vitrine se pose sur le cou du Camarasaurus. Des réserves du sous-sol aux vitrines, les animaux, les fossiles, les dinosaures prennent vie et entament une grande danse nocturne et insolite dans la lumière bleutée du musée. Un grand ballet flottant où toutes les espèces et les époques se mêlent.

Un album, tout en couleur et en poésie, qui vous propose de vous glisser entre ses pages pour découvrir la vie nocturne des habitants du musée. Isabelle Simler y introduit habilement des notions documentaires, joignant découverte et plaisir pour une lecture tout en douceur. Ce voyage, et sa touche de féérie sauront faire rêver les grands comme les petits !

Mon vrai nom est Elisabeth, Adèle Yon

Editions du sous-sol, 2025

Une chercheuse craignant de devenir folle mène une enquête pour tenter de rompre le silence qui entoure la maladie de son arrière-grand-mère Elisabeth, dite Betsy, diagnostiquée schizophrène dans les années 1950. La narratrice ne dispose, sur cette femme morte avant sa naissance, que de quelques légendes familiales. Les enfants d'Elisabeth ne parlent jamais de leur mère entre eux et ils n'en parlent pas à leurs enfants qui n'en parlent pas à leurs petits-enfants.

Adèle Yon a construit un kaléidoscope envoûtant de récits : dialogues avec ses grands-parents, correspondance entre Betsy et son futur mari, archives, visite d’un hôpital où Betsy fut internée, recherche sur la lobotomie. Elle tente de redonner sa dignité à Elisabeth, une femme trop libre pour son temps et son milieu saint-germanois, aisé et pieux ; et aux victimes d’une psychiatrie d’un autre temps. Un texte bouleversant.

Aline

Only God Forgives, Nicolas Winding Refn

Wild Side Video, 2013

A Bangkok, Julian, qui a fui la justice américaine, dirige un club de boxe thaïlandaise servant de couverture à son trafic de drogue.

Only God Forgives est une claque visuelle. Chaque plan semble nous observer plus qu’on ne l’observe. Le cinéaste danois mêle brutalité et poésie dans un Bangkok halluciné, où la violence devient une chorégraphie sacrée. Ryan Gosling traverse ce cauchemar stylisé dans un silence stoïque, le regard habité par les tourments qui le rongent. L’intrigue, lente et épurée, laisse place à une expérience mystique, hypnotique. Un film aussi beau qu’impitoyable.